Une institution fédérale canadienne a recommandé à ses employés d’« utiliser un langage neutre au niveau du genre » lors de leurs interactions avec le public. Cette initiative, dernière en date d’une longue série de mesures en faveur de l’égalité de genre au Canada, suscite un important débat.
« Nous vous demandons, personnel de première ligne, d’utiliser un langage neutre au niveau du genre. Ceci évitera de décrire un préjugé perçu envers un genre ou un sexe ». Telle est l’une des nouvelles consignes à destination des employés de Service Canada, une institution fédérale qui offre un point d’accès unique à la plupart des services gouvernementaux canadiens.
Concrètement, les « notes d’allocutions pour les gestionnaires et les chefs d’équipes qui rencontreront leurs employés au sujet de l’usage du langage du genre neutre », révélées par Radio-Canada, préconisent d’utiliser le terme « parent » à la place des mots « père » et « mère ». Lors d’une première interaction avec un client, il est par ailleurs conseillé d’éviter d’appeler ce dernier « madame » ou « monsieur », et de plutôt utiliser le nom complet de la personne ou de lui demander de quelle façon elle préfère être appelée.
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Au Canada, plusieurs initiatives en faveur de l’égalité de genre ont été mises en place au cours de ces derniers mois. Le 19 juin dernier, une loi sur l’identité et l’expression de genre a reçu la sanction royale de la reine Elisabeth II. Ce texte ajoute l’identité et l’expression de genre aux motifs jugés discriminatoires par la loi canadienne, aux côtés notamment de l’origine ethnique, le sexe, l’âge, la couleur de peau, la religion...
Depuis le 31 août 2017, les personnes ne s’identifiant ni comme homme ni comme femme peuvent par ailleurs faire ajouter une mention « X » sur leurs documents d’identité. Cette mesure n’est que provisoire et sera appliquée jusqu’à ce que le gouvernement « puisse imprimer des documents avec une désignation " X " », soulignait alors un communiqué.
Le 7 février 2018, la reine également a accordé sa sanction royale à une loi visant à modifier les paroles de la version anglaise de l’hymne national O Canada.